"Dans notre société moderne, on dénonce une baisse de la fertilité et des problématiques de plus en plus présentes pour la conception naturelle d'un enfant. De nombreux scientifiques évoquent des causes telles que l'alimentation, la pollution, le stress, etc. Mais tout cela reste en surface et n'est finalement que des conséquences liées à une cause bien plus profonde, que peu de personnes évoquent. Avant d'aller plus loin sur cette thématique, il est important de comprendre que lorsqu'on parle d'une humanité de plus en plus stérile, celle-ci n'est pas seulement d'ordre physique. Nous sommes actuellement face à une hausse de la stérilité tant en esprit qu'artistiquement, et tout cela est étroitement lié.
De nos jours, et depuis plusieurs décennies, depuis la "révolution sexuelle" de 68, la sexualité a été peu à peu vidée de son sens primordial : CRÉER.
Le "sexe" a été banalisé comme simple fonction d'autosatisfaction de son plaisir, de sa jouissance, dans un rapport très individualiste correspondant à l'état d'esprit de la société occidentale.
Je parle d'individualisme car aujourd'hui, cette quête, voire cette revendication du plaisir par le sexe, nourrit une nouvelle forme d'aliénation et d'enchaînement, et coupe peu à peu l'humanité de sa puissance créatrice, tant physiquement que subtilement.
La sexualité est tellement puissante qu'elle peut, en quelques minutes, enclencher le processus de création d'un être humain.
Qu'y a-t-il de plus puissant au monde ?
Il faut une quantité de temps et d'argent astronomique pour faire cela artificiellement. Alors qu'il suffit pour l'Humain de la connexion d'un homme et d'une femme, et tout est déjà là et se fait naturellement sans avoir à mentaliser quoi que ce soit. Cela se fait à travers nous, par une force supérieure qui dépasse notre intellect. Aujourd'hui, l'humanité est tellement déconnectée de sa nature, qui est l'expression du divin en l'humain, qu'elle s'est dépossédée de sa puissance à créer, à mettre au monde, à œuvrer pour, en échange, "jouir", se dilapider dans un "plaisir" éphémère et stérile. Autrefois, dans les temps anciens, lorsqu'on trouvait une représentation de "phallus", cela exprimait la puissance d'ensemencement, la capacité à émettre et exprimer le don du masculin en chacun. Cela avait une portée élévatrice et reliait l'humain à la nature profonde de l'écosystème auquel il appartient. Aujourd'hui, une telle représentation dans notre société évoque la "pornographie", le "sexe pour le sexe", et ne transmet plus le sens symbolique. Dans les représentations modernes du sexe masculin, l'homme est coupé de sa capacité à créer, enfanter, pour être enfermé dans une représentation d'un sexe là pour se vider dans un plaisir autocentré. L'homme n'est plus créateur, il devient ainsi stérile. Pour la femme, autrefois, les représentations nues évoquaient la fertilité, sa capacité innée à fertiliser les graines d'amour et à les mettre au monde. Elle était directement reliée au cycle de la nature et portait en elle cette mémoire. D'autres représentations évoquaient simplement la beauté de la femme comme puissance élévatrice, comme le symbolise si bien la Muse. La femme n'était pas un objet de sexualisation, et si elle l'était, cela avait toujours une intention élévatrice, c'est-à-dire d'élever l'énergie sexuelle à des degrés de création, artistique ou de réalisation spirituelle. Aujourd'hui, le corps de la femme est vidé de sa puissance créatrice ; elle aussi est devenue un objet stérile au profit d'un corps hypersexualisé. Dans notre société, un corps de femme nue est souvent mis en avant de façon très subjective pour inciter à la projection de désirs de bas instincts et à la projection pornographique. Voici comment notre société entre dans un déni total de la puissance de l'acte sexuel, en le dénaturant de son sens initial et de sa grandeur. On en fait un objet de distraction qui éloigne l'humain de toute capacité à orienter son feu sacré vers la création. Cela peut être la création d'ordre physique en mettant au monde un enfant, ou encore canaliser cette énergie pour créer artistiquement ou sur d'autres plans. La sexualité a pour but d'élever la conscience. On a l'image d'un enfant qui naît de cet acte d'amour et que l'on est ensuite amené à élever. Il y a bien cette initiation à l'élévation, intrinsèque à cette rencontre intime, une élévation de nos dimensions intérieures vers quelque chose de plus grand qui nous dépasse et qui finit par s'offrir au monde.
Ce texte est là pour témoigner de l'amnésie dans laquelle sombre une partie de l'humanité, une amnésie qui emprisonne et coupe l'humain de sa puissance d'action dans le monde. Il ne s'agit pas de sermonner, car chacun est en chemin d'apprentissage, mais plutôt d'inviter à questionner, sacraliser et poser de la conscience sur ce pouvoir qui a été mis en notre chair."
Jade Rosenbaum 🌹
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