Voici un extrait de 1984 de George Orwell qui illustre très bien comment les énergies involutives viennent à s'installer et se propager en l'Homme.
"Une hideuse extase, faite de frayeurs et de rancunes, [...] sembler se répandre dans l'assistance comme un courant électrique et transformer chacun, même contre sa propre volonté, en un fou vociférant et grimaçant. Mais la rage que ressentait chacun était une émotion abstraite, indirecte, que l'on pouvait tourner d'un objet vers un autre comme la flamme d'un photophore."
En pleine lecture de ce livre, ce passage m'a frappé,
car il décrit très justement ce que j'observe de plus en plus. Cette observation concerne l'assujettissement des êtres aux énergies involutives,
ces énergies latentes de haines et de peurs qui n'attendent qu'à prendre corps pour survivre et se proliférer. Nous sommes tous de potentiels esclaves en devenir, et ce,
à partir du moment où nous les laissons prendre corps en nous.
Cela a lieu quotidiennement, parfois et même souvent pour des choses et
des événements insignifiants. L'Homme à l'ego blessé, qui cherche à défendre et faire survivre son "identité", est le parfait réceptacle pour donner vie à ces courants involutifs.
Orwell mentionne que ces énergies se tournent d'un objet vers un autre, je préciserais qu'elles s'installent dans un sujet puis un autre, elles ne sont pas regardantes sur qui leur donne vie, elles ont juste besoin d'un espace de non-Amour, d'une fracture de séparation, de division dans l'être, pour s'immiscer et faire de nous leurs marionnettes.
Des marionnettes de haine et de peur, qui, aveuglées, répandent le parfum nauséabond de ces énergies qui tirent à présent les ficelles.
J'observe trop de gens se plaindre du manque de gentillesses, d'amour, de tolérance ou de sourires, mais qui de leur côté ne sont pas prêts à faire ce premier pas et venir incarner ce manque qu'elles pointent du doigt.
Elles estiment qu'elles ont déjà donné, qu'on ne les aura plus, qu'à présent c'est aux autres de faire cet effort, "qu'on leur doit bien ça, après tout".
Ainsi, on arrive dans l'absurde réalité où tout le monde se place en victime de ce qu'il manque mais personne n'est prêt à l'offrir. Ce cercle vicieux nourrit par l'ego n'a plus sa place actuellement,
et les événements en cours vont nous obliger à le faire mourir.
Si tu veux voir le monde sourire, incarne ce sourire et le monde le reflétera. Osons être l'Amour, la Bienveillance, la Paix qu'on veut voir. Non pas pour avoir en retour comme un dû,
mais pour l'installer pleinement en nous et dans le monde. Osons être cela face aux visages fermés, Osons leur sourire pour qu'ils se rappellent leur propre sourire, Osons les aimer pour qu'ils se rappellent leur propre amour. Osons les éclairer pour leur rappeler leur propre lumière.
Ainsi, « La haine et la peur ne feront pas de moi leur sujet, je refuse d'en être le conducteur. Je suis l'Amour en action, un cadeau pour moi qui se partage avec chaque être que je croise. »
Jade Rosenbaum
Comments